Hack de France Travail : 43 millions de français menacés


Actualité publiée le 28 juin 2024

Le récent piratage de France Travail, révélant les données personnelles de 43 millions d’individus, met en lumière la vulnérabilité des systèmes d’information face aux cyberattaques sophistiquées.

Cet incident souligne l’importance capitale de renforcer les compétences en cybersécurité pour anticiper, détecter et contrer efficacement ces menaces. La formation en cybersécurité apparaît ainsi comme un pilier essentiel pour préparer les professionnels à protéger les infrastructures numériques. Ce cas illustre la nécessité d’une vigilance constante et d’une mise à jour régulière des compétences pour faire face à l’évolution rapide des techniques cybercriminelles.

 

Mais comment ce piratage s’est produit ? Et quel est vraiment son impact ?

 

Chronologie

Entre janvier et février 2024, des pirates informatiques s’infiltrent dans le système informatique de France Travail (ex-Pôle Emploi) en utilisant des comptes compromis de conseillers Cap Emploi.

De nouveaux éléments s’ajoutent au mois de mars 2024 :

· Le 8 mars, France Travail découvre l’intrusion et lance une enquête interne.

· Le 10 mars, l’entreprise informe la CNIL de la cyberattaque.

· Le 13 mars, France Travail annonce publiquement le piratage et met en place un plan d’action pour protéger les données des utilisateurs.

· Le 17 mars, trois suspects âgés de 22 à 24 ans sont interpellés par la police.

· Le 21 mars, le parquet de Paris ouvre une information judiciaire pour « accès frauduleux à un système de traitement automatisé de données » et « vol de données ».

 

 

Méthodologie d’intrusion

 

Pour le moment, il n’est pas possible de connaître la méthode d’intrusion utilisé par les pirates. Il y a cependant plusieurs pistes favorisées.

La piste la plus probable est l’attaque par phishing. Les pirates informatiques ont utilisé cette technique, aussi appelée « hameçonnage » en français, pour obtenir les identifiants de connexion de plusieurs conseillers Cap Emploi.

Ils ont ensuite utilisé ces identifiants pour accéder au système informatique de France Travail et une fois dans le système, ont pu dérober des données sensibles.

 

Pour résumer, les pirates ont utilisé des emails ou messages trompeurs pour inciter les victimes à révéler leurs identifiants, permettant ainsi l’accès non autorisé aux données.

Plusieurs facteurs ont contribué à l’attaque :

· Le manque de sensibilisation des utilisateurs aux risques de cybersécurité.

· Des procédures de sécurité insuffisantes pour protéger les données sensibles.

· Un manque de communication et de coordination entre les différents acteurs impliqués.

 

Enfin, trois jeunes, suspectés dans l’attaque informatique ont été arrêtés le 19 mars. Ils auraient usurpé l’identité d’un agent pour accéder aux systèmes et données sensibles en appelant le support technique.

Selon, l’enquête ils se sont fait passer pour un employé de Cap Emploi, le réseau de France Travail dédié aux travailleurs en situation de handicap pour demander la réinitialisation du mot de passe du compte de l’employé.

Leur détention actuelle soulève des questions, tandis que France Travail reste discret, laissant la justice avancer.

 

Les conséquences

 

L’attaque contre France Travail pourrait avoir de graves répercussions, incluant le risque d’usurpation d’identité et de fraude pour les millions de personnes dont les données ont été exposées. Elle soulève également des inquiétudes quant à la sécurité des systèmes d’information gouvernementaux et l’importance de la vigilance face au phishing.

 

L’utilisation des données dérobées à France Travail, combinées à d’autres fuites, augmente le risque d’usurpation d’identité. Des criminels peuvent exploiter ces informations pour des actions frauduleuses comme la prise de contact ou l’ouverture de comptes en votre nom. La fuite du numéro de Sécurité sociale est particulièrement préoccupante, car elle pourrait compromettre l’accès à des services en ligne sécurisés, exposant des informations fiscales ou de santé personnelles.

 

Qui est concerné ?

 

France Travail informera individuellement, dans les jours à venir, l’ensemble des personnes susceptibles d’avoir été touchées par cette fuite de données.

La CNIL n’est pas en mesure de vous indiquer si vous êtes concerné(e).

 

Empêcher de nouvelles catastrophes !

Mais comment empêcher de nouvelles catastrophes de ce type ?

Se former à la cybersécurité permet d’apprendre à identifier et à prévenir les attaques, comme le phishing. Les formations couvrent souvent la sécurisation des systèmes, la reconnaissance des emails suspects et la mise en œuvre de protocoles de sécurité robustes pour protéger les données sensibles.

Intégrer une école d’informatique (comme l’ESGI : lien homepage) peut fournir une formation spécialisée en cybersécurité, essentielle pour se prémunir contre des attaques comme le phishing. Elle permet aussi de comprendre les failles utilisées par les attaquants pour mieux les corriger !

 

L’ESGI propose une formation en sécurité informatique de haut niveau. Cette formation s’articule autour de plusieurs axes :

· Réseaux et systèmes: TCP/IP, routage, sécurité des réseaux, administration de systèmes Linux et Windows, virtualisation

· Cryptographie: Algorithmes de chiffrement, sécurité des communications, PKI

· Pentesting: Tests d’intrusion, identification de vulnérabilités, exploitation de vulnérabilités

· Analyse de code: Détection de failles de sécurité dans le code source

· Investigations numériques: Acquisition de preuves numériques, analyse de traces informatiques

· Cloud computing: Sécurité des infrastructures cloud

 

Rédigé par Thibaud ROBIN, consultant en sécurité informatique chez Trackflaw

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