AGILE est un regroupement de méthodes massivement utilisées dans le domaine de la gestion de projet informatique. Très en phase avec la transition digitale des multinationales, en quoi consistent-elles et pourquoi sont-elles parfois décriées par les équipes techniques ?
AGILE : le concept
La méthode AGILE consiste à développer des projets selon un fils conducteur voulu plus flexible que les méthodes traditionnelles. Selon ces méthodologies, le client commanditaire est impliqué tout au long du projet et les équipes (réduites) se réunissent fréquemment afin de réorienter les objectifs à court terme préconisés par le Manifeste Agile.
Dans le cadre de la méthode AGILE, les projets sont déclinés selon la technique SCRUM, organisée en cycles très courts (les sprints) avec des objectifs spécifiques. Le principe reste le même : lancer rapidement la production d’un produit, le tester en pratique et reprendre les orientations du travail en fonction des retours afin d’améliorer la proposition initiale.
Dans le monde de la programmation informatique, AGILE présente des avantages importants. En privilégiant une approche itérative du développement des logiciels informatiques, elle favorise une mise sur le marché rapide. Ainsi, elle s’avère extrêmement efficace pour les équipes réduites, les petites entreprises et les startups.
Méthodes AGILES : en quoi cela ne fonctionnerait pas ?
L’agilité qu’offrent ces méthodes est très performante et propice à une utilisation dans le cadre d’équipes réduites. Or, recourir à AGILE à grande échelle (dans une multinationale par exemple), pose des problèmes sur le plan physique : équipes trop nombreuses (DSI de plusieurs centaines d’individus), réunions physiques impossibles, questions sécuritaires (manquements aux règlements, dysfonctionnements logiciels), etc.
Travailler en mode AGILE, c’est aussi accepter le principe selon lequel l’amélioration du produit via les sprints répétés peut s’effectuer à l’infini. Or, si ce concept a du sens dans l’utilisation d’interfaces comme Facebook ou Spotify, il n’est pas adapté au développement de tous les types de logiciels, comme application de pilotage d’une machine industrielle, par exemple.
Méthodes agiles : un point noir sécuritaire
Dans le développement informatique, le recours à la méthode AGILE pose un problème crucial : la cybersécurité. Le maître-mot reste encore l’agilité, et non la sécurité, ce qui peut s’avérer très risqué dans la mise en place d’une application.
Désormais, les RSSI et les chefs de projet informatiques cherchent à implémenter des processus de respect de la sécurité dans le cadre de la méthode AGILE. Par exemple, on voit des plus en plus de commissions mises en place au sein des groupes de travail afin que soient inclus dans le projet les experts de la protection des données et de la sécurité informatique. En définissant clairement et en respectant les rôles de chacun au sein des équipes de travail, les professionnels privilégient l’éthique du numérique et le suivi de la cybersécurité.
L’ESGI offre à ses étudiants de maîtriser les méthodes AGILE en les sensibilisant aux difficultés d’intégration de ces processus dans les grandes entreprises, aux questions de sécurité informatique qu’elles soulèvent ainsi qu’aux paradoxes de ces méthodes lorsqu’elles sont appliquées dans le domaine informatique. Grâce à l’apprentissage en alternance dont ils bénéficient, les diplômés de l’établissement apprennent sur le terrain à travailler selon cette méthodologie et savent l’adapter à leur projet et à leur structure.
AGILE est un regroupement de méthodes qui fait encore l’unanimité dans le cadre des projets informatiques, bien que parfois certaines autres méthodologies sont plus appropriées. De nombreuses multinationales continuent de les utiliser, mais en les modifiant afin de préserver la sécurité des projets.